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L’Essaillon
« Entre la Tourre et lou Crapoun,
I a moun païs, qu’ei Sederoun »
Alfred Bonnefoy-Debaïs

Etudier, préserver et faire connaître le Patrimoine Historique, Naturel et Culturel de Séderon et de sa Région

À la recherche des orchidées sauvages
Article mis en ligne le 3 janvier 2018
dernière modification le 15 juillet 2022

par ROMAN Alain

Avec une altitude de 800 m, Séderon se trouve à l’étage «  Montagnard  » au niveau de la Flore. C e t t e altitude moyenne, entre les étages «  collinéen  » et «  subalpin  » offre une richesse d’espèces végétales fort intéressante et variée. Ainsi, on trouvera certaines fleurs méditerranéennes sur nos adrechs les mieux exposés, de même que des exemplaires spécifiques à nos proches Alpes dans les ubacs et en altitude.
Nous retrouvons cette richesse d’espèces dans le propos de ce jour : les orchidées sauvages.
Qui ne connaît pas le classique «  phlaenopsis  », très fréquent dans les grandes surfaces et autres jardineries  ? Cette espèce, ainsi que d’autres, concerne les orchidées cultivées. Fort belles, je vous l’accorde, mais qui sont issues d’un travail d’acclimatation effectué par les jardiniers et autres chercheurs. Cette beauté, quelque peu artificielle à mon sens, n’a rien à envier à nos espèces sauvages. Bien sûr, ces dernières sont plus petites (tige de 20 cm en moyenne), plus rares, moins visibles, mais pour peu que l’on se penche sur ces fleurs fragiles on appréciera avec émotion la délicatesse et la beauté de chacune.
On recense 147 espèces d’orchidées sauvages en France. Pour Séderon et sa région immédiate, j’ai localisé environ 35 espèces à ce jour, et il en reste certainement à découvrir. Certaines ont disparu des régions où elles étaient naguère présentes, d’autres sont de plus en plus rares. Il faut dire que l’action de l’homme, encore une fois, a accéléré cette disparition ou cette rareté : asséchement des zones humides, urbanisation non raisonnée, pesticides intensifs dans les cultures…
De ce fait, de nombreuses espèces sont désormais protégées sur un plan régional, voire national. C’est le cas du Sabot de Vénus (cycpripédium calcéolus), splendide orchidée que l’on trouve dans les clairières de nos hêtraies en situation de mi-ombre. Une population relativement importante subsiste dans le bois de la Tussie à l’ubac de la montagne de Chamouse. Cette espèce se trouverait également à proximité, je cite, «  des sources de la Méouge  », mais je n’ai pas eu le bonheur, à ce jour, de l’y trouver.
D’autres espèces, rares ou simplement belles, se trouvent à proximité de Séderon :
Orchis moucheron, Platanthère à deux feuilles, plusieurs sortes de Dactylorhiza, Orchis de Fusch, Orchis ustulata, Orchis militaris, Orchis purpurea, Orchis pyramidalis, Orchis pallens, Orchis bouc, Ophrys frelon, Ophrys abeille, Ellébore blanche et rouge, plusieurs sortes d’épipactis… pour ne citer que les principales.
Sur les pelouses des montagnes environnantes (La Saulce, Buc, Chamouse, Mare…) on peut admirer : Nigritelle de Rellikon, Orchis grenouille, Racine de corail… Quelques kilomètres de plus et les régions de Brantes, Montbrun, Col St-Pierre près d’Eourres, Aulan… nous offrent Ophrys mouche, Ophrys de la Drôme, Epipactis des marais…
Concernant Séderon et ses abords immédiats, deux emplacements sont très riches : le plané de Beauregard avec le Pointu (10 espèces environ) et l’adrech de la Pigière au niveau du col (18 espèces environ). La période de floraison s’étale du tout début mai (voire avril suivant les conditions climatiques) à août. Les mois de mai et juin constituent toutefois les périodes les plus intéressantes.
Si vous rencontrez des orchidées au cours de vos promenades, ne les arrachez pas, n’essayez pas de les transplanter (échec certain), admirez-les et contentez-vous d’une photo pour le souvenir, ce sera parfait. Elles font partie intégrante de notre patrimoine et doivent, à ce titre, être préservées.
Si le sujet vous intéresse, amateur ou botaniste confirmé, je vous conseille de vous procurer l’ouvrage «  Les Orchidées de France, Belgique et Luxembourg  » (Ed. Parthenope) qui vous renseignera de façon exhaustive sur les orchidées de ces régions.
Si le cœur vous en dit, l’amateur que je suis se fera un plaisir de vous faire découvrir certaines de ces orchidées sauvages lors d’une petite ballade autour de Séderon ou lors d’une randonnée plus complète.
N’hésitez pas, je réside à Séderon du 1ᵉʳ mai au 1ᵉʳ novembre environ (Tel 04 75 28 53 98).
À bientôt  !………

Alain ROMAN

Photos d’Alain ROMAN ©

Sabot de Vénus
© Alain ROMAN
Orchis pyramidalis
© Alain ROMAN
Ophrys abeille
© Alain ROMAN
Epipactis des Marais
© Alain ROMAN
Ophrys frelon
© Alain ROMAN