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L’Essaillon
« Entre la Tourre et lou Crapoun,
I a moun païs, qu’ei Sederoun »
Alfred Bonnefoy-Debaïs

Etudier, préserver et faire connaître le Patrimoine Historique, Naturel et Culturel de Séderon et de sa Région

Lou Trepoun 47
Compte-rendu
« Autour du Ventoux sur les pas de Frédéric Mistral »
Article mis en ligne le 26 octobre 2013
dernière modification le 13 décembre 2014

par BARRAS Anne-Marie, MONIER Jean-Pierre
Compte rendu de la Causerie de
Jean-Pierre MONIER
“Autour du Ventoux sur les pas de Frédéric MISTRAL”
Le 24 juillet 2009

Nous remercions chaleureusement Jean-Pierre MONIER d’être venu à Séderon et Geneviève et André MERCIER, ses amis, grâce à qui nous avons eu le plaisir de l’accueillir et chez qui il résidait avec son épouse pendant leur court séjour Séderonnais.

© Essaillon
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Présenté par Anne-Marie Barras et Geneviève Mercier, Jean-Pierre Monier a ouvert sa causerie par une remarque humoristique à propos de la concurrence ˝déloyale˝ que le Tour de France Cycliste lui faisait en escaladant le Ventoux le lendemain 25 juillet !

Début du texte de MISTAL datant de 1906
« Em’ Aubanèu, qu’èro un fenat pèr engensa d’escourregudo, e noste cambarado lou pintre avignounen Pèire Grivolas (l’einat), qu’èro de tôuti nôsti fèsto, un bèu jour de setèmbre, vous trouvarés adounc qu’escalerian lou mount Ventour.
Parti, vers miejo-niue, dòu vilage de Bedouin, au pèd de la mountagno, fuguerian peramount un pau avans soulèu leva. Vous dirai rèn de l’escalado — que faguerian à l’aise, — bastejant sus de miòu adraia pèr de guide, à travès di roucas, di calanc e di mourre de la Coumbo-Fiholo.
Veguerian lou soulèu sourgi, tau qu’un superbe rèi de glòri, d’entre li cimo esbléugissento e nevouso dis Aup, e l’oumbro dòu Ventour, avau dins l’estendudo dòu Coumtat Veneissin, eilalin sus lou Rose »
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Suivant le récit écrit en provençal par Fréderic Mistral, et avec des images [1] d’un DVD qu’il avait porté, Jean-Pierre Monier nous a conté, en français parsemé d’extraits provençaux qu’il traduisait, le récit de cette randonnée effectuée en septembre 1856 par F. Mistral (alors âgé de 26 ans) et ses amis ; randonnée émaillée de rencontres pittoresques.
J-P. Monier nous a aussi signalé que le texte de Mistral, écrit à la fin de sa vie, avait des résonances dans Calendal (le rocher du Cire) et dans Mireille.
Lors de cette « escourregudo », Frédéric Mistral était accompagné de Théodore Aubanel, libraire et imprimeur à Avignon, et de Pierre Grivolas, peintre Avignonnais.
Les trois jeunes amis effectuèrent un périple qui les conduisit, d’abord sur des mulets que conduisaient des guides, de Bédoin jusqu’au sommet du Ventoux par la Combe Fillole.

Partis vers minuit ils arrivèrent une demi-heure avant le lever du soleil.
Ensuite la descente « à pied avec les bâtons ferrés et le havresac au dos » par les ubacs (la face nord du Ventoux) qui fut plus périlleuse car ils eurent à affronter des périls liés à la géologie des lieux.
Au crépuscule ils atteignirent St Léger puis Brantes où ils passèrent la nuit.
Ils firent ensuite le tour des ubacs du Ventoux par Savoillans et Reilhanette puis arrivèrent à Montbrun qui était en fête….et y restèrent tant qu’elle dura !
De Montbrun ils allèrent à Sault puis descendirent sur Monieux. Après, ce fut la combe de la Nesque pour gagner Vénasque. Mais le trajet fut plus difficile que prévu ayant erré au pied d’un haut escarpement nommé le rocher du Cire. Ils trouvèrent alors refuge dans la ferme des Bessons.

Le lendemain ils s’arrêtèrent à Méthamis puis arriverent à Vénasque où ils passèrent la nuit.

Le jour suivant ils revinrent « aux plaines d’Avignon » en passant par La Fontaine de Vaucluse, l’Abbaye de Sénanque et Gordes.
Mais lors de ce périple ce sont surtout les rencontres qu’ils firent, qui rendent le récit réjouissant mais qu’il est difficile de résumer ici.

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Nous vous invitons donc à lire, les savoureux textes relatifs à leurs rencontres avec :
 l’hôtelier de Brantes,
 les gendarmes,
 le curé de Méthamis
 le “devineur d’eau” Fortuné Aubert.

© Essaillon
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Aussi, en souriante conclusion, avec Jean-Pierre Monier, nous vous souhaitons une (re)lecture de « memòri e raconte », même en français (Mémoires et récits).

Anne-Marie et Henri Barras
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