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L’Essaillon
« Entre la Tourre et lou Crapoun,
I a moun païs, qu’ei Sederoun »
Alfred Bonnefoy-Debaïs

Etudier, préserver et faire connaître le Patrimoine Historique, Naturel et Culturel de Séderon et de sa Région

Lou Trepoun 23
Exposition d’août 1997
Article mis en ligne le 29 septembre 2013
dernière modification le 13 décembre 2014

par BARRAS Anne-Marie
© Essaillon

Cet été, avec le Syndicat d’Initiative de Séderon, nous avons préparé et présenté l’exposition intitulée "Commerce et artisanat d’autrefois à Séderon"

Nous voulions rappeler le souvenir des artisans et des commerçants de Séderon dans la première moitié du 20ème siècle.

Ils ont été l’âme du village à une époque qui n’est pas si lointaine. Epoque où les communications étaient moins faciles et où les supermarchés pleins de biens de consommation de toutes sortes n’existaient pas.

On vivait en circuit fermé ou presque, en ne négligeant aucune des ressources naturelles du pays.
On n’achetait à l’extérieur que ce que l’on ne trouvait vraiment pas sur place et on faisait « durer » ce que l’on possédait. L’« objet » utilitaire avait plus de valeur à la fois marchande et pratique. Le « savoir-faire » était une compétence reconnue et appréciée dans tous les domaines. C’était une qualité partagée par les commerçants et les artisans qui, en dehors de l’agriculture, apportaient à la population de quoi vivre au pays.

Toutefois, cela ne suffisait pas toujours et il faut reconnaître que la vie courante était plus dure qu’aujourd’hui pour la grande majorité de la population et que nous aurions tous, maintenant, ayant connu autre chose, du mal à vivre ici comme dans la première moitié du 20° siècle. Sommes-nous plus heureux ? Nous ne pouvons pas porter de jugement de valeur. Il nous faut seulement ne pas oublier ce qu’a été la vie de nos anciens et ce qui a préparé la notre.

C’était le but de cette exposition et nous remercions chaleureusement toutes celles et tous ceux qui ont ainsi participé à son élaboration par leurs prêts d’objets ou de photos. Sans eux elle n’aurait pu avoir lieu. Nos remerciements [1] vont tout particulièrement à :

Mesdames ANDRIANT, ARVIEUX, Myriam BARONI, BEAUCHAMP-PAVIE, CALMES, CURNIER, DAVIN, Eliane DELHOMME, DETHES, Mireille ESPIEU, ESTELLON, Elise GIRARD, Marguerite GIRARD, LAMBERT, LE CAMPION, MERCIER, MICHEL-DELSART, Jocelyne PASCAL, RAPINAT, ROUX, SURGERE.

Messieurs Guy BERNARD, Pascal BLANC, Philippe BROUSSE, DELAROSIERE, Claude ESPIEU, GHISALBERTI, Claude IMBERT, Marcel IMBERT, LIGNON, REYNAUD, SURMONT.

Nous avons ouvert l’exposition le samedi 2 août à la fin de l’Assemblée Générale pour ceux qui y assistaient. L’ouverture au public a eu lieu le lendemain 3 août et durant 8 jours d’ouverture, son succès ne s’est pas démenti [2].

La salle polyvalente n’était pas trop grande pour présenter tous les objets qui marquaient une époque révolue, qu’ils soient objets finis ou outils nécessaires à la transformation de la matière première. La présentation n’était pas exhaustive. Il manquait bien quelques témoignages des savoir-faire de jadis mais le maximum était là. Les agrandissements de cartes postales ou de photos exposées essayaient de rendre compte de l’état des commerces avant 1940.

Des Séderonnais ont rappelé maints détails sur la vie commerçante passée.

Par exemple :

  • Il y avait trois boulangers : MM. Espieu, Imbert, Moullet. Au début ils ne portaient pas le pain mais l’envoyaient par les courriers. Il y avait en effet plusieurs lignes de cars qui desservaient Séderon : Le Buis, Montbrun, Sault, Sisteron, Laragne.

Le premier -- M. Moullet -- a acheté une voiture pour livrer lui même son pain dans les fermes et les autres ont suivi.

  • Il n’existait de coiffeur que pour hommes. Les femmes n’ont commencé à se faire coiffer à Séderon qu’a la fin des années vingt (vers 1928-1930).
  • Le premier café tenu par Madame Marie Moullet s’appelait le « Cercle de l’égalité ». Il était dans la « maison Chastel » avant de devenir le café Arthur Moullet, dans un lieu tout proche, trois maisons plus bas.

C’est pour recueillir des témoignages auprès des Séderonnais que l’association a fait l’acquisition d’un petit magnétophone. Nous avons l’intention d’archiver ainsi une mémoire du pays.

A.M Barras