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L’Essaillon
« Entre la Tourre et lou Crapoun,
I a moun païs, qu’ei Sederoun »
Alfred Bonnefoy-Debaïs

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Lou Trepoun 19
La fauvette
Article mis en ligne le 27 septembre 2013
dernière modification le 13 décembre 2014

par JOUVE Suzanne

En Provence sud, on fait par tradition le baptême des maisons. C’est ainsi que j’ai fait ce poème pour donner un nom à ma maison. C’était la fête ce jour là et les joueurs de tambourin et de galoubet sont venus : nous avons chanté la Provence et bu un coup avec tous les amis.

La fauvette
Elle est venue un beau matin
Pour nicher dans le grand pin.
Cela me plaisait beaucoup
De voir son va et vient
 
Une vint, puis elles furent plus de vingt
A voleter dans le jardin !
Elles venaient à la volée, très nombreuses
Becqueter mon grain, jamais fatiguées.
 
Elle est revenue le lendemain
Se poser dans ma main
J’étais très fière ce jour-là
Je croyais faire le tour.
 
Le tour du pin et même du ciel
En compagnie de mon oiseau
Je disais : « Où es-tu petite fauvette ? »
Soudain, elle arrivait à tire d’aile.
 
Pourtant un triste jour d’été,
En vain, j’ai appelé mon oiseau...
Seule la pie moqueuse
A répondu cruelle :
 
« Tu ne le sais pas ? Elle est partie ta fauvette
Vivre sa vie à grands coups d’ailes. »
J’eus comme un tremblement
Le coeur meurtri par le chagrin !
 
« O, Bouscarleto »
 
Ton souvenir vivra toujours !
Si quelqu’un, un jour me dit :
« Quel est le nom de ta maison ? »
Je lui répondrai avec joie :
 
« C’est la Bouscarlo ! » Et peut-être
En voyant cela, mon bel oiseau
A tire d’aile reviendra
Pour écouter le mistral.
 
Mais déjà aujourd’hui ma « Bouscarleto »
Nous te remercions, gentille petite amie :
Raymond, moi-même, mais aussi le chien,
En dissipant notre chagrin
Tu nous as fait aimer l’immense Crau
Où souffle le mistral.
Suzanne JOUVE

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