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L’Essaillon
« Entre la Tourre et lou Crapoun,
I a moun païs, qu’ei Sederoun »
Alfred Bonnefoy-Debaïs

Etudier, préserver et faire connaître le Patrimoine Historique, Naturel et Culturel de Séderon et de sa Région

Lou Trepoun 25
Les demoiselles du patro
Article mis en ligne le 30 septembre 2013
dernière modification le 13 décembre 2014

par BERNARD Guy

Tout le monde à Séderon et dans le Séderonnais connaît le patronage.

Pourtant depuis plusieurs années cette imposante bâtisse qui se dresse à la limite de la Bourgade et du chemin de Saint Charles abrite durant la période estivale une colonie de vacances venue de la région du nord de la France.

Si dès le mois de juillet les occupants se font entendre avec force, il n’en reste pas moins qu’à la fin août un silence pesant retombe pour plusieurs mois sur ce que tout le monde continue d’appeler « le patronage ».


Edifié en 1902 par Monsieur RAYNAUD-LACROZE, ce bâtiment destiné à devenir une école libre avait été conçu en fonction de sa vocation initiale : au rez-de-chaussée deux vastes salles de classe -- une pour les garçons, l’autre pour les filles -- donnaient sur deux cours de récréation ceinturées de murs et de hautes grilles ; un grand portail et une allée d’honneur conduisait à l’entrée principale tout en servant de séparation entre les deux cours. A l’étage -- auquel on accédait par un imposant escalier -- un long couloir courrait sur toute la largeur du bâtiment d’ouest en est desservant les logements des religieuses enseignantes ; au bout du couloir à droite une minuscule chapelle leur permettait de faire leurs dévotions.

La loi de 1905 sur la séparation de l’église et de l’Etat remettait en question cette vocation aussi en 1908 Monsieur RAYNAUD-LACROZE -- battu aux élections par les radicaux -- faisait don du bâtiment à l’Évêché de VALENCE.

Dès lors, sans pouvoir en situer exactement la date, l’édifice devint le patronage animé par deux religieuses en civil issues d’une congrégation – dont seuls les initiés connaissent le nom – située aux confins de la Drôme et de l’Isère.

Tous ceux qui ont vécu à SEDERON entre les deux guerres n’ont pas pu ne pas avoir connu à un titre quelconque LES DEMOISELLES DU PATRO comme tout le monde les nommait.

Mademoiselle BRUN et Mademoiselle BERGERET -- tels étaient leurs noms -- avaient l’apparence physique de frêles femmes mais elles débordaient d’énergie et de dynamisme dans les multiples taches qu’elles assumaient.


Mademoiselle BRUN, petite et toute menue, toujours vêtue strictement, ses longs cheveux noués en un chignon impeccable, portait -- pinçant ses narines -- des lorgnons à monture d’acier, retenus par un cordon noir en sautoir. Cet instrument d’optique lui donnait un air sévère et malgré la grande bonté qui émanait de sa personne nous, les enfants, avions à son égard beaucoup de respect mêlé d’un zeste de crainte ; cela ne nous empêchait pas de l’appeler affectueusement « petite maman », à cause de sa taille sans doute mais aussi parce que lorsque l’un d’entre nous avait un gros chagrin elle savait trouver les mots d’apaisement que seules connaissent les mamans. Attention cependant de ne pas la pousser dans ses derniers retranchements car dans ces cas-là, les narines frémissantes, elle lançait à la cantonade un retentissant : « sabre de bois pistolet de paille » qui faisait adopter aux plus hardis, un profil bas...

Chef de chorale à l’église, elle tenait également l’harmonium lors des offices, mais son rôle principal était celui de maîtresse de maison au patronage où elle supervisait toutes les activités des enfants et particulièrement des jeunes filles.

Le jeudi -- devenu aujourd’hui le mercredi -- nous allions tout naturellement au patro où dès le matin s’imposait l’instruction religieuse et le catéchisme ; le contenu de cet enseignement -- un peu simpliste à l’époque mais qui s’est relativisé depuis -- nous menaçant des affres du purgatoire au moindre péché « véniel » tandis que les flammes éternelles de l’enfer nous étaient promises pour les péchés « mortels », rebutait certains parents pour sa non-adéquation avec leurs convictions ; mais leur désir de ne pas se priver d’une grande fête familiale – comme la communion solennelle par exemple – faisait tomber toutes les préventions. Et puis, VOLTAIRE ne disait-il pas :

-- PLUS LES HOMMES SONT ECLAIRES PLUS ILS SONT LIBRES...

Enfin des catéchumènes telles que Mesdemoiselles BRUN ou BERGERET ainsi que Mademoiselle Jeanne -- sœur et gouvernante de l’Abbé DURAND -- étaient au-dessus de tout soupçon et leur enseignement ne pouvait que compléter les leçons de morale reçues à l’école publique et à la maison.

Le jeudi après midi la plupart des petits séderonnais se retrouvaient au Patro, libérant ainsi les mères de familles déjà surchargées par l’exécution simultanée des tâches domestiques et professionnelles à la campagne ou dans un commerce, en fait, les initiateurs des centres aérés et autres haltes garderies n’ont rien inventé, quelques décennies plus tard !

Pour les garçons les activités consistaient en l’organisation de jeux de société lorsque le temps était mauvais ou de jeux de plein air et de randonnées dans les environs dès la belle saison. En ce temps-là il y avait beaucoup d’enfants à SEDERON, aussi, sous l’œil toujours vigilant de Mademoiselle BRUN, les aînés jouaient-ils le rôle de moniteurs auprès des plus jeunes.

Pour les filles, sans en négliger l’aspect ludique, les activités étaient surtout axées sur leur formation et leur éducation, dans la perspective de leur futur rôle d’épouses et de mères de famille. Hormis les traditionnelles leçons de couture, broderie, tricot, cuisine, etc... elles recevaient une formation très éclectique qui allait de l’art de dresser un couvert et de placer ses invités à des notions de puériculture en passant par des cours de maintien et de savoir vivre, dont n’eurent qu’à se louer plus tard celles qui avaient eu le privilège d’en bénéficier.

Mademoiselle BERGERET, quant à elle -- malgré une apparence frêle et maladive -- déployait une activité intense presque entièrement dirigée vers l’extérieur, au bénéfice des malades, personnes âgées et handicapées ; avec un dévouement total elle se dépensait sans compter auprès d’une population particulièrement vulnérable à une époque où les prises en charge sociales et médicales n’existaient pratiquement pas.

Comment une telle énergie pouvait-elle habiter un être d’apparence aussi fragile ?

Mais ne dit-on pas que la foi peut déplacer les montagnes...

D’un naturel timide et réservé qui confinait presque à l’humilité, Mademoiselle BERGERET dont le visage diaphane toujours illuminé par un sourire angélique traduisait une immense bonté, était particulièrement sympathique et attachante.

Dans son activité paramédicale elle connaissait -- en tout bien tout honneur -- la plupart des fesses séderonnaises et lorsque les patients se présentaient pour une injection hypodermique -- pantalon bas ou robe troussée -- une lueur d’effroi dans le regard, son savoir faire et sa douceur étaient tels qu’ils n’auraient pu imaginer s’en tirer à si bon compte. Elle allait partout, n’importe quand, par tous les temps, dès lors que sa présence était requise et lorsqu’elle traversait le pont devant l’église, par grosse bise -- une écharpe de laine anthracite étroitement serrée sur la poitrine -- on craignait toujours qu’elle ne fut emportée par une rafale de vent plus forte que les autres.

Bien sur, hormis ses taches extérieures, Mademoiselle BERGERET participait comme il se doit à toutes les activités intérieures du patronage ainsi qu’à l’entretien de l’église et des vêtements sacerdotaux du prêtre de la paroisse.

Voici très succinctement brossé le portrait de ces deux femmes admirables, humbles parmi les humbles, sans toutefois être dénuées de noblesse et de grandeur d’âme, qui ont tant donné à leur prochain et grâce à qui notre enfance fut enrichie et embellie ; pour tout cela, la population de SEDERON n’a t-elle pas contracté envers elles, une dette de reconnaissance ?


Se dévouer aux autres – adultes et enfants – sans contrepartie tarifée est un comportement qui a priori ne « nourrit pas son homme » même s’il s’agit de femmes dont la frugalité est la règle et les exigences matérielles strictement limitées à un seuil compatible avec une vie décente. Pour se procurer ce minimum vital, chaque année au mois d’août, une grande kermesse était organisée. A cette occasion les deux cours du patronage se couvraient de stands pour l’exposition et la vente des œuvres, ouvrages et produits divers provenant : soit des ateliers internes – qui l’année durant s’activaient dans la production d’un « chef d’œuvre » – et pour la plus grande partie, des dons des familles reconnaissantes.

Bien sur, des jeux de toutes sortes étaient proposés à la foule présente à cette manifestation, qui, la chaleur aidant, se pressait aussi à la buvette offrant des boissons non alcoolisées. Un stand avait toujours beaucoup de succès : « le lapinodrome », version écologique de la loterie ; une enceinte circulaire de deux mètres de diamètre, dont la circonférence était aménagée en une vingtaine de cases numérotées, constituait le cadre du lapinodrome ; une belle carotte dans chaque case et un débonnaire lapin au centre, il ne restait plus qu’a miser sur un numéro et exciter l’animal qui n’avait que l’embarras du choix !

En fin de journée, la recette de chaque stand venait alimenter le fonds, qui permettait à nos demoiselles du Patro de subsister jusqu’à la prochaine kermesse.

Une autre activité contribuait également à remplir les caisses : le théâtre amateur. Pendant le trimestre précédant la fin de l’année scolaire, le patronage devenait une véritable ruche pour préparer le clou de la saison, avant les grandes vacances : les représentations théâtrales. Ces manifestations, très prisées par la population de SEDERON et des villages environnants, comportaient trois séances : le samedi en matinée et en soirée plus une matinée le dimanche, dans l’ancienne salle de classe Ouest, aménagée en mini-théâtre, avec scène et coulisses ; l’engouement était tel que toutes les séances se jouaient à guichet fermé.

Hormis le choix des programmes impliquant les enfants de tous âges, la préparation de la saison théâtrale comportait deux volets sous la ferme autorité de Mademoiselle BRUN et la patience à toute épreuve de Mademoiselle BERGERET :

  1. les ateliers de réalisation des costumes et décors,
  2. la distribution des rôles, la mise en scène et les répétitions,

travail considérable à réaliser, même avec le concours bénévole d’adultes, pour les ateliers ; mais finalement tout ce petit monde prenant très au sérieux sa position de « comédiens d’un jour », parvenait à se coordonner pour la répétition générale et faire un triomphe lors des représentations.

Dans la cadre de cette activité, je garde en mémoire un petit incident de parcours : âgé d’un dizaine d’années, j’étais chargé -- le temps d’un changement de décor -- de faire sur l’avant-scène, devant le rideau au ras de la rampe, une conférence sur les « méfaits du tabac » ; pour camper mon personnage, avec moustaches et favoris tracés au charbon de bois, le nez chaussé de lunettes sans verres, j’étais assis -- comme tout bon conférencier -- derrière une petite table avec une carafe d’eau et un verre.

Dans cette position, par le jeu des lumières de la rampe, on ne voit le public qu’au travers d’un halo et le murmure qui monte vers vous vous rappelle que vous êtes face à une salle comble. Je connaissais par cœur mon texte d’une dizaine de minutes et après plusieurs répétitions, Mademoiselle BERGERET m’avait déclaré, au point. La conférence commence donc sous les meilleurs auspices, mes propos sur la nocivité du tabac étant écoutés dans le plus grand silence ; puis, brutalement, la catastrophe, le trou de mémoire, dont sont aussi victimes les plus grands comédiens. En pareil cas, saisi par le trac, totalement paralysé, il est impossible de faire le moindre mouvement, ne serait-ce que baisser les yeux sur le texte posé sur la table, la gorge nouée ne peut émettre aucun son et malgré Mademoiselle BERGERET qui, derrière le rideau baissé fait office de souffleur, j’étais incapable d’enchaîner ; cette situation qui me semblait-il durait depuis des heures est oppressante, la salle retient son souffle lorsque brusquement la mémoire revient et comme pour rattraper le temps perdu la fin du texte est débitée d’un seul trait, à toute vitesse. Ouf ! c’est maintenant le soulagement mêlé d’angoisse... Dans la salle après un instant de flottement, c’est un tonnerre d’applaudissements ; plus qu’un triomphe c’était presque la gloire.

Plus tard, appelé à prendre la parole en public, j’ai toujours eu une pensée furtive pour ce petit incident ; hélas je n’avais pas toujours affaire à des interlocuteurs aussi amènes et indulgents que ceux de mon enfance...

Cette activité théâtrale à laquelle nous finissions par être rompus devait amener quelques années plus tard -- hors du cadre patronage -- presque toute la jeunesse de SEDERON et même les adultes à organiser des représentations pendant les années sombres de la guerre, au profit du « secours national » pour soulager la misère des victimes civiles du conflit qui avaient tout perdu durant l’exode de 1940 et les bombardements aériens.

Dans la salle des fêtes de la Mairie, ces représentations avaient un retentissement considérable auprès d’un public toujours aussi fidèle et bon enfant.

Cette activité n’a pas -- que je sache -- suscité parmi les participants des vocations de comédiens malgré la ferveur de l’engagement de chacun, mais il y avait tout de même des vedettes plébiscitées par le public, dont la plus représentative dans le genre comique, reste le regretté Charles GUERIN dont les apparitions sur scène provoquaient presque des soulèvements populaires.


Entre la famille, l’école et le patro, notre enfance s’est déroulée dans l’insouciance durant les années 30, jusqu’au jour où un coup de tonnerre est venu assombrir un ciel sans nuage.

La guerre qu’avaient vécue nos parents et que nous pensions à jamais révolue venait à nouveau frapper à nos portes.

Du haut de mes presque 12 ans, j’ai alors été le témoin d’un fait auquel je ne pouvais, à l’époque donner de signification.

Dans la petite chapelle du patro, l’Abbé DURAND venait d’enfiler une aube et une chasuble par dessus son uniforme kaki, pour célébrer sa dernière messe à SEDERON, avant de rejoindre une aumônerie militaire « quelque part en France ». Si je ressentais confusément le côté paradoxal et insolite de cette situation, c’est -- avec l’enchaînement des événements qui suivirent -- quelques années plus tard seulement que je compris que la folie des hommes venait de mettre fin prématurément à notre enfance.

Avec l’Abbé DURAND, beaucoup d’hommes du village étaient aussi mobilisés laissant parfois leurs familles dans le plus grand désarroi.

Pendant l’hiver 39 -- 40, ce fût la « drôle de guerre » où l’activité des patrouilles et des corps francs, constituait l’essentiel de l’activité militaire sur les fronts du Nord, de l’Est et des Alpes ; aussi lorsqu’en Mai 1940 les « panzer Division » du Général GUDERIAN déclenchèrent la blitz-krieg (guerre-éclair) bousculant les armées alliées, des unités entières se sont retrouvées prises au piège d’un vaste mouvement en tenaille des armées ennemies. Des centaines de milliers de civils se jetèrent alors sur les routes pour un exode vers les régions méridionales ; la nation est frappée de stupeur et les slogans de la propagande officielle tels que :

  1. nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts.
  2. l’épée qui tranchera l’entente cordiale entre la France et l’Angleterre, n’est pas encore forgée.

paraissaient bien dérisoires face à cette situation sans précèdent qui devait se concrétiser rapidement par un armistice bien peu glorieux.

A Séderon, beaucoup de familles vivent dans l’angoisse, et l’ignorance du sort des hommes mobilisés devient très pénible dans cette tourmente ; hélas beaucoup d’entre eux, prisonniers de guerre, passeront de longues années dans les « stalags » allemands.

Le déroulement de la vie quotidienne jusqu’à la fin des hostilités ne sera pas plus réjouissant et notre petit village connaîtra, pendant l’occupation, des jours sombres et des événements dramatiques.

Mais pourquoi cette digression à propos de la deuxième guerre mondiale, me direz-vous ? Tout simplement parce que cette période d’angoisses, de peurs, de privations et de souffrances qui devait durer plus de cinq ans, fut vécue intégralement par les demoiselles du Patro auprès de la population. A cette situation nouvelle, elles surent apporter des solutions adaptées dès qu’apparurent les restrictions, conséquence d’une économie de guerre ; le domaine vestimentaire en particulier qui faisait appel -- en l’absence de matières premières -- aux trésors cachés au fond des armoires et des greniers de chaque maison, a suscité des prouesses d’ingéniosité. A la campagne, le problème alimentaire s’était posé avec moins d’acuité, mais le défaut de certains produits d’épicerie : sucre, café, savon, etc... a nécessité l’élaboration d’ersatz auxquels elles ont activement participé ; et puis l’aide morale et matérielle aux plus démunis et aux plus vulnérables -- leur domaine de prédilection naturel -- a provoqué chez elles un engagement total.


Après son départ aux armées, l’Abbé DURAND fut remplacé par le père LACHAT qui, de nationalité Suisse, n’était pas soumis aux obligations militaires. Dès l’armistice de juin 1940, l’Abbé DURAND démobilisé rejoignait une nouvelle paroisse dans la région de CREST alors qu’un nouveau prêtre, l’Abbé Gilles DU PONTAVICE, devenait curé de SEDERON ; il devait y exercer son ministère pendant plus d’un demi-siècle, jusqu’à sa disparition.

Les demoiselles du Patro servirent ce nouveau prêtre avec leur dévouement habituel mais à la fin des hostilités, vieillies, épuisées par une vie de labeur au service des autres, elles atteignaient leurs limites physiques.

La première, Mademoiselle BRUN, rejoignait la maison mère -- bientôt suivie de Mademoiselle BERGERET -- afin d’y mener une existence paisible, toute vouée à la méditation et à la prière, leur départ fût unanimement regretté par une population à qui elles avaient tant donné.

Mademoiselle OSSEDAT, nouvelle demoiselle du Patro viendra essayer de combler ce vide en continuant l’œuvre entreprise, mais ceci est une autre histoire que je laisse le soin de conter à quelqu’un qui l’aura vécue.

Aussi simplement et discrètement qu’elles vécurent, nos demoiselles du Patro furent un jour, suivant la formule consacrée, rappelées à Dieu ; dans la voie qu’elles choisirent en ce bas monde, faite d’humilité et de dévouement, elles sont sorties grandies.

Mademoiselle BRUN, Mademoiselle BERGERET, dans votre « nirvana » vous goûtez un repos éternel bien mérité mais je voudrais seulement vous dire :

VOUS RESTEREZ TOUJOURS DANS NOS MEMOIRES ET DANS NOS CŒURS.
GUY BERNARD