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L’Essaillon
« Entre la Tourre et lou Crapoun,
I a moun païs, qu’ei Sederoun »
Alfred Bonnefoy-Debaïs

Etudier, préserver et faire connaître le Patrimoine Historique, Naturel et Culturel de Séderon et de sa Région

Lou Trepoun 15
Un mot d’enfant
Armana Provençau 1892
Article mis en ligne le 21 septembre 2013
dernière modification le 13 décembre 2014

par Armana provençau
Notre page de provençal
Nous avons fait paraître en provençal, dans notre dernier bulletin, un texte de J. B. Rossignol : « Lou jardin de Pecaï ! ».

Bien que nos lecteurs, dans leur grande majorité, soient familiers de la « lengo nostro », on nous a fait la remarque, fort justifiée, que ceux qui n’ont pas eu le privilège d’avoir des liens avec la culture Provençale, n’avaient pas pu en apprécier l’humour.

Nous vous proposons donc la traduction de ce texte, traduction effectuée par Suzanne Jouve que nous remercions.

Nous vous rappelons qu’elle a commencé, l’été dernier, à donner des cours de Provençal.

Le nouveau texte que nous vous proposons dans ce numéro est donc aussi accompagné de sa traduction.

La marqueso de Ribo-Verdo s’ero acouchado d’un bèu drole. Lou marqués èro is ange, coume dison, e touti lis ami, li parènt e li rendié venien, à-de-rèng, faire sa vesito à la jacènt e vèire lou nistoun qu’ero, coume vous l’ai di, bèu coume un amour.

La Reinardo, que menavo emé soun ome, lou bèn de Moussu lou marqués, ero vengudo, coume touti, e avié adu Jejoun, soun drole, qu’ero trop jouine encaro pèr lou leissa soulet dins lou mas.

Dou tèms que la Reinardo presentavo si respèt à Madamo, lou marqués prenènt Jejoun pèr la man, ié diguè :
— Vène vèire lou bèu mignot qu’aven fa veni de Paris.
— Ah ! pardi, faguè Jejoun, en regardant lou nistoun que dourmié dins soun brès, vàutri que sias riche, li fasès veni de Paris ; mai nàutri que sian paure, ma maire li fai...

Lou cascarelet
(Armana Provençau 1892)
La marquise de Ribes-Verde venait d’accoucher d’un bel enfant. Le marquis était aux anges, comme on dit, et tous les amis, les parents et les fermiers venaient successivement rendre visite à l’accouchée, et voir le petit qui était, comme je vous l’ai dit, beau comme un amour.

La femme Reinard qui menait avec son mari le bien de Monsieur le marquis était venue, comme tout le monde, avec le petit Joseph son fils, qui était encore trop jeune pour être laissé seul au Mas.

Pendant que la Reinarde présentait ses respects à Madame, le marquis, prenant le petit Joseph par la main, lui dit :

— Viens voir le beau bébé que nous avons fait venir de Paris.

— Ah ! pardi, fait Joseph, en regardant le bambin qui dormait dans son berceau, vous qui êtes riches, vous les faites venir de Paris ; mais nous qui sommes pauvres, c’est ma mère qui les fait…